Motrice articulée 4032

Dernière mise à jour le 25 décembre 2000


Caractéristiques

Série : 4001 à 4043

Constructeur : Ateliers de la STIB

Année de construction : 1963 à 1966

Longueur x largeur : 21,133 m x 2,200 m

Capacité : 45 places assises et 97 places debout

Motorisation : 4 moteurs MTV314E2 de 92 ch

Dispositifs de freinage : Mécanique, électrique (rhéostatique) et pneumatique (Westinghouse)


Construction d'origine

En 1962, suite à l'essai fructueux et à l'achat de la motrice articulée prototype PCC 7501, baptisée «Eurotram» et toujours en parc aujourd'hui sous le matricule 7500, la STIB décida de reprendre à son compte, à faible coût, le concept d'un tramway articulé d'une capacité comparable à celle d'un convoi motrice + remorque, mais exploitable par un ou deux agents au lieu de trois.

C'est ainsi qu'elle construisit dans ses propres ateliers, entre 1963 et 1966, 43 véhicules identiques constitués de deux trucks de motrices «standard», raccourcis à une extrémité et rallongés à l'autre, reliés entre eux par un châssis central à deux articulations. Une caisse métallique directement inspirée des motrices PCC carrossait l'ensemble. Les équipements électro-pneumatiques (traction et freinage) furent récupérés sur les motrices d'origine, mais le confort des «nouveaux» véhicules fut quelque peu amélioré par un aménagement intérieur moderne et, sur la plupart des voitures, par une modification de la suspension.

Malgré l'ampleur de la transformation et le «sacrifice» de 86 motrices standard à cette fin, les performances de ces engins, surnommés affectueusement «Caroline» par le personnel, furent jugées décevantes car elles n'arrivaient pas à la cheville de celles de la motrice 7501, moderne, rapide, confortable et sûre, grâce notamment à son châssis sur bogies, ses patins électro-magnétiques pour freinage d'urgence et son concept «tout électrique» propre aux PCC.

Pour le personnel, l'emplacement de la perche de trolley au-dessus de l'élement central, plutôt qu'à l'arrière, posait des problèmes épineux en cas de défléchage, car ils devaient faire preuve d'un véritable talent de virtuose pour remettre la perche au fil au moyen des deux cordes montées sur poulies...


Exploitation, transformations et adaptations

Ces motrices circulèrent tout d'abord principalement sur les lignes 9, 25, 35 et 90/91, avant de rejoindre l'axe de Grande Ceinture (ligne 90), puis celui du «Nord-Sud» (lignes 52 et 58, plus rarement 55, 62 et 81). Progressivement, elle furent réaménagées pour être desservies par un seul agent (motrices dites OMT ou «One Man Tramway»).

Dans le courant des années 1970, les 4000 furent équipées d'un pantographe au fur et à mesure de l'adaptation des lignes aériennes pour ce type de captation, et perdirent leur flèche par la suite. Après la mise en service de la ligne  en prémétro, en octobre 1976, ces motrices furent mutées au dépôt de Woluwe pour desservir les lignes 39 et 44 entre Montgomery et respectivement Stockel et Tervuren. Elles en furent chassées par les plaintes des riverains en raison de leur roulement bruyant dans les courbes et terminèrent alors leur carrière sur la ligne 94 dès 1978 ou 1979.


Que sont devenues ces motrices?

La plupart des 4000 furent ferraillées entre 1982 et 1984, à l'exception de la 4032, qui rejoignit le musée de Woluwe pour la saison 1983, après avoir été remise à neuf en état final dans les ateliers de la STIB. La motrice 4015, quant à elle, servit de banque d'organes et fut copieusement cannibalisée avant d'être à son tour démolie; sa face avant fut cependant préservée afin... d'orner la devanture d'un café de la ville de Luxembourg!


Source:

Philippe MATAGNE et Roger WALRAEVENS
«Le Guide du Musée du Transport Urbain Bruxellois»
Edition 1992